Le Bell Eagle Eye (Modèle 918) est un drone à rotors basculants développé par Bell Helicopter pour des missions de reconnaissance et de surveillance. Ce système sans pilote combine les capacités de décollage et d’atterrissage verticaux d’un hélicoptère avec la vitesse et l’efficacité en vol d’un avion à voilure fixe.
Développement et conception du Bell Eagle Eye
Le programme Eagle Eye a débuté en 1993 avec le prototype TR911X, une version à l’échelle 7/8. La cellule en composite a été conçue et construite par Scaled Composites pour Bell. Les deux appareils de démonstration étaient propulsés par un moteur à turbine Allison 250-C20 monté dans le fuselage central, transmettant la puissance à des rotors basculants situés aux extrémités des ailes.
Le premier vol a eu lieu le 6 mars 1998, suivi d’un programme d’essais en vol en deux phases :
- Phase 1 : essais en opérations terrestres, achevés en avril 1998.
- Phase 2 : essais en milieu maritime, débutés peu après.
Bien que le premier prototype ait été perdu dans un accident, le second a mené à bien le programme d’essais.
Les caractéristiques techniques
Le modèle TR918, version grandeur nature développée en 2002, présentait les spécifications suivantes :
- Longueur : 5,56 mètres.
- Envergure : 7,37 mètres.
- Hauteur : 1,88 mètre.
- Poids à vide : 590 kilogrammes.
- Poids maximal au décollage : 1 020 kilogrammes.
- Motorisation : un moteur Pratt & Whitney Canada PW207D de 641 chevaux (478 kW).
- Vitesse maximale : 360 km/h.
- Plafond opérationnel : 6 096 mètres.
- Autonomie : jusqu’à 6 heures.
- Capacité d’emport : charge utile de 91 kilogrammes.
Les applications militaires et essais
Le Bell Eagle Eye a été proposé pour le programme VT-UAV (Vertical Takeoff – Unmanned Aerial Vehicle) de la marine américaine. En 2002, les garde-côtes des États-Unis ont manifesté leur intérêt dans le cadre du programme Deepwater, envisageant une version légèrement agrandie désignée HV-911, avec une vitesse maximale de 370 km/h et une endurance de 5,5 heures avec une charge utile de 90 kilogrammes. Cependant, les fonds destinés à son développement ont été suspendus.
Malgré des collaborations avec des entreprises européennes comme Sagem en France et Rheinmetall Defense Electronics en Allemagne pour adapter l’Eagle Eye aux besoins européens, le programme n’a pas abouti à une production en série. En 2006, le prototype de l’Eagle Eye s’est écrasé, et faute d’intérêt suffisant et de financements, Bell a interrompu le programme.
Le Bell Eagle Eye représentait une avancée technologique en combinant les avantages des hélicoptères et des avions à voilure fixe dans un drone à rotors basculants. Malgré des performances prometteuses et des essais concluants, le manque de financements et d’intérêt opérationnel a conduit à l’abandon du programme. Néanmoins, l’Eagle Eye demeure une référence importante dans l’évolution des systèmes aériens sans pilote à décollage et atterrissage verticaux.
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