L’Ukraine affirme avoir détruit trois Mi-8 russes et un radar Nebo-U en Crimée le 21 septembre 2025. Analyse technique et conséquences pour la logistique militaire russe.
En résumé
Le 21 septembre 2025, le renseignement ukrainien (HUR / DIU) a revendiqué la destruction de trois hélicoptères Mi-8 russes et d’une station radar mobile 55Zh6U « Nebo-U » en Crimée occupée. L’opération, attribuée à l’unité spéciale Prymary (« Phantoms »), a été filmée, des images satellites confirmant au moins un hélicoptère détruit. Le radar Nebo-U, capable de détecter des avions à haute altitude jusqu’à 400 km de distance et jusqu’à 20 km d’altitude, contrôle une couche essentielle de la défense aérienne russe. La perte de ces Mi-8 — utilisés pour le transport, le support logistique et les appuis tactiques — affaiblit la capacité de redéploiement rapide des forces russes en mer Noire. Cette frappe renforce la stratégie ukrainienne d’attaques de précision contre les infrastructures aériennes russes, visant à créer des failles dans la surveillance radar tout en limitant l’appui logistique adverse.
La frappe revendiquée : cibles, méthode, confirmation
Les cibles : Mi-8 et radar Nebo-U
Selon les rapports d’Ukrainska Pravda, The Kyiv Independent et Euromaidan Press, les trois Mi-8 détruits ou endommagés sont des hélicoptères polyvalents russes, employés pour le transport de troupes, le ravitaillement ou le soutien tactique.
La station radar détruite est identifiée comme le système mobile de surveillance aérienne 55Zh6U Nebo-U, capable de détecter des cibles aériennes non visibles sur les radars classiques, y compris des missiles de croisière ou des appareils furtifs.
La méthode et opérateurs
L’opération aurait été menée à l’aide de drones de l’unité spéciale Prymary (ou « Phantoms »), rattachée à la Direction principale du renseignement militaire ukrainien (DIU / HUR).
Des images aériennes thermiques et des vidéos de drones ont été rendues publiques. Du moins une Mi-8 est visiblement détruite dans la vidéo.
La localisation exacte du site reste non précisée dans les communiqués, bien que la Crimée occupée soit le théâtre.
Implications techniques et militaires
Vulnérabilité des moyens aériens russes
Les hélicoptères Mi-8, non seulement nombreux mais flexibles, sont essentiels pour le transport de matériel ou de personnel, spécialement dans les zones difficiles ou reculées. Leur destruction réduit la mobilité tactique de l’armée russe en Crimée. Cela complique aussi le ravitaillement en zones côtières ou isolées.
Le radar Nebo-U, avec une portée de détection maximale estimée à 400 km et une altitude de détection pouvant atteindre 20 000 m, joue un rôle non seulement défensif mais aussi de coordination pour les batteries de défense aérienne, les systèmes SAM (Surface-to-Air Missile). Sa perte crée des zones de couverture radar réduites, permettant aux drones ou missiles de pénétrer plus facilement.
Effet sur la logistique russe en mer Noire
La flotte aérienne de soutien (hélicoptères, transports) est essentielle pour faire circuler troupes, munitions, pièces détachées, ravitaillement. Une réduction du nombre de Mi-8 ralentit les opérations, augmente les délais de réapprovisionnement, oblige à recourir à des aéronefs à plus grand coût ou plus exposés.
En outre, la surveillance radar affaiblie rend plus risquées les opérations navales ou de surface, en mer Noire mais aussi sur les côtes, où les forces russes devaient compter sur une surveillance large pour anticiper les attaques maritimes ou aériennes ukrainiennes.
Validations et incertitudes
Ce qui est confirmé
- Le DIU/HUR a publié des images de drones et des vidéos montrant destruction ou dégâts importants d’au moins un Mi-8.
- Le radar attaqué a été identifié comme le Nebo-U 55Zh6U.
Ce qui reste à confirmer
- Le nombre exact des Mi-8 détruits ou si tous sont irréparables : les sources disent « détruit » mais ne précisent pas l’état pour chaque appareil.
- La localisation précise de l’attaque : quel aérodrome, quelle base. Cela importe pour comprendre l’impact sur les lignes de ravitaillement russes.
- L’origine exacte de la frappe : quelle variante de drone, quel armement, comment les défenses russes ont été contournées ou neutralisées.
Contexte stratégique et potentialités futures
Depuis plusieurs mois, l’Ukraine intensifie ses raids sur les infrastructures russes en Crimée : radars, aéronefs, dépôts logistiques, ports. Cette opération s’inscrit dans ce schéma.
La perte du radar Nebo-U pourrait ouvrir une fenêtre stratégique : réduire l’efficacité du dispositif de défense aérienne russe et rendre plus aisée l’utilisation de missiles de précision ou de drones ukrainiens pour des frappes plus profondes.
Si les hélicoptères Mi-8 ne sont pas facilement remplaçables à court terme, l’accumulation des pertes pourrait contraindre la Russie à redéployer ou à renforcer ses protections aériennes, avec des coûts humains, matériels et opérationnels élevés.
Perspectives à surveiller
- Les réactions russes : renforcement radar, redéploiement de Mi-8 vers des bases mieux défendues, utilisation accrue de brouilleurs.
- L’éventuelle utilisation d’armement ukrainien amélioré (missiles anti-radar, drones lourds) pour répéter ce type de frappe.
- Les conséquences sur les flux logistiques russes en mer Noire : transport maritime, ponts terrestres (Crimée → Russie), soutien aux bases navales.
Ce type d’attaque illustre pleinement la capacité croissante ukrainienne à frapper avec précision les ressources clés russes en Crimée, non seulement pour infliger un coût matériel, mais pour perturber le système de commandement, de surveillance et de logistique russe.
HELICOLAND est le spécialiste de l’hélicoptère.
