Analyse technique précise des acteurs du marché des taxis volants, leurs projets, leurs lieux d’implantation, leurs technologies et leurs perspectives tarifaires.

Le contexte du marché des taxis volants dans le monde

Le marché des taxis volants suscite un engouement fort, porté par l’urgence climatique et les embouteillages urbains. Le développement des taxis volants s’accélère malgré les défis réglementaires et technologiques. Selon une estimation de Morgan Stanley, le marché mondial des taxis volants pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici 2040 ; environ 100 000 véhicules pourraient alors circuler à travers le monde.

Les pionniers : Joby Aviation et ses avancées récentes

L’entreprise de taxi volant Joby Aviation, basée en Californie, a réalisé récemment le premier taxi volant piloté commercial entre deux aéroports publics aux États-Unis, reliant Marina à Monterey (Californie) en 12 minutes sur une distance d’environ 10 milles nautiques (≈ 18 km), incluant une phase d’intégration dans l’espace aérien contrôlé et une attente en zone d’atterrissage.

Joby vise un lancement des taxis volants à New York et Los Angeles après certification FAA prévue vers 2026. Elle prépare également un déploiement à Dubaï au même horizon. L’acquisition pour 125 millions de dollars de la division passagers de Blade renforce sa mobilité en taxi volant, en lui offrant infrastructures et terminaux (JFK, Newark, Manhattan) prêts à l’emploi.

Archer Aviation : un acteur ambitieux pour les Jeux de 2028

L’Américaine Archer Aviation développe un modèle nommé Midnight, un eVTOL piloté, 4 passagers + pilote, pouvant parcourir jusqu’à 100 miles (≈ 161 km) à environ 240 km/h grâce à 12 propulseurs électriques.

La réglementation du taxi volant avance : Archer a obtenu une certification Part 135 (transport passagers) et Part 141 (formation des pilotes) auprès de la FAA.

Archer a réalisé son premier vol en Abu Dhabi en juillet 2025, testant les conditions extrêmes de chaleur et poussière du Golfe. En parallèle, un partenariat avec Jetex prévoit des vertiports aux Émirats.

Elle ambitionne un lancement dans des villes comme Los Angeles ou Miami d’ici 2025–2026, notamment autour des Jeux Olympiques de 2028 à LA.

Vertical Aerospace : le défi britannique du taxi volant

La start-up de taxi volant britannique Vertical Aerospace, fondée en 2016, développe le eVTOL VX-4, piloté, 4 passagers + pilote, avec une autonomie > 100 miles (≈ 161 km). L’appareil dispose de huit propulseurs et bascule d’un vol vertical à un vol alaire pour optimiser l’efficacité.

Le constructeur dispose d’un carnet de précommandes (jusqu’à 1 000 appareils), notamment de American Airlines et Virgin Atlantic, et vise une certification commerciale en 2028. Toutefois, des problèmes financiers persistent : Rolls-Royce s’est retiré du financement et les défis restent nombreux.

Wisk Aero : l’autonomie au cœur de l’avion-taxi électrique

Wisk Aero, développé par Boeing et Kitty Hawk, mise sur un transport en taxi volant autonome. Sa génération 6 d’eVTOL se distingue comme la première candidate à la certification FAA pour un vol sans pilote.

En 2023, Wisk a réalisé un vol autonome public à Long Beach (Californie). En 2024–2025, elle multiplie les partenariats : Houston, Miami, Brisbane (préparation des JO 2032). En 2025, elle acquiert SkyGrid pour le contrôle de trafic aérien autonome et signe des ententes avec Miami-Dade et Japan Air Lines.

EHang : le pilote automatique chinois en action

En Chine, EHang s’est imposée avec les modèles EH216-S, deux places, 16 hélices, autonomie ≈ 25 minutes (≈ 35 km). Il a obtenu dès 2023 une certification pour vol commercial, et en mars 2025, la CAAC autorise des vols autonomes (sans pilote) depuis un unique vertiport.

Des vols d’essai ont lieu à Shanghai, pour des trajets touristiques sur la rivière Huangpu. Ce modèle est la concrétisation du premier taxi volant sans pilote opérationnel au monde.

Autres acteurs et projets remarquables

D’autres entreprises sont à l’œuvre :

• Supernal (Hyundai) prépare son eVTOL S-A2, 8 rotors, 4 passagers, 25–40 miles (≈ 40–64 km), tests en Californie, lancement prévu 2026–2028.
• Eve Air Mobility (Embraer) développe un eVTOL 4–6 passagers, jusqu’à 60 miles (≈ 96 km), lancement visé 2026.
• En Chine, un plan prévoit d’intégrer 100 000 véhicules volants (taxi, logistique, usage familial) d’ici 6 ans, soit vers 2031, incluant eVTOLs, drones et infrastructures.
• Aux États-Unis, Port San Antonio (Texas) investit entre 13,6 M\$ et 102,5 M\$ pour créer un hub de taxis volants, avec vertiport prévu, pour l’avenir même si l’autonomie complète n’est pas encore au programme.

Comparatif résumé — entreprises, lieux, types de vols, ambitions

Perspectives tarifaires et enjeux pratiques

Les coûts restent élevés : Rolls-Royce estimait initialement un prix unitaire à 1 million £, revu à 3 millions £ — ce qui limite l’accès au marché de masse.

Le déploiement des taxis volants dépendra non seulement de l’offre (certification, fiabilité), mais aussi des infrastructures (vertiports, gestion du trafic), de l’acceptation réglementaire et des modèles économiques.

Un tournant technique et sociétal imminent

Le futur du taxi volant semble imminent. Les tests réussis de Joby, Archer, EHang et Wisk montrent que la technologie du taxi volant est mature. Toutefois, le lancement des taxis volants dépendra de la certification, de la construction des infrastructures et de la régulation.

Il reste à observer les choix tarifaires, les stratégies d’opération (piloté vs autonome), et le déploiement territorial (aéroports, centres urbains, zones rurales). Des marchés comme Dubaï, Shanghai ou Los Angeles pourraient devenir les premières villes volantes.

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