Un drame aérien majeur : crash de deux hélicoptères militaires dans le Var

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Crash de deux hélicoptères militaires français dans le Var : cinq morts, enquête en cours.

Le 30 juillet 2025, deux appareils de l’École de l’aviation légère de l’Armée de terre (EALAT) se sont écrasés dans le Var, causant la mort des cinq membres d’équipage. Cet événement tragique provoque une douleur intense au sein des forces armées et dans l’opinion publique. La ministre des Armées, sur place dès les premières heures, a exprimé une émotion profonde et souligné la nécessité d’une enquête rigoureuse. Ce crash survient lors d’un vol d’entraînement, illustrant la dangerosité inhérente aux missions de formation aérienne. L’accident rappelle un précédent similaire survenu en février 2018, où deux hélicoptères Gazelle de l’EALAT s’étaient percutés au sud du lac de Carcès, entraînant la mort de cinq officiers.

La formation aérienne au sein de l’école et ses enjeux

L’EALAT, implantée à Le Cannet-des-Maures et à Dax, assure chaque année des milliers d’heures de vol pour former des pilotes d’hélicoptères civils et militaires, ainsi que des instructeurs de l’Armée de l’Air et de la Marine. Elle déploie notamment des modèles Gazelle, Fennec et Puma, utilisés en conditions réelles lors des missions de lutte contre les feux de forêt (opération Héphaïstos). Ces vols d’instruction incluent des exercices complexes tels que le vol en formation serrée, l’approche à basse altitude et la coordination tactique. Les deux hélicoptères impliqués dans ce crash étaient vraisemblablement engagés dans un vol de proximité — maniabilité élevée à faible distance — exercice à haut risque en cas de perte de synchronisation. En 2018 déjà, une collision de deux Gazelle en vol d’entraînement avait coûté la vie à cinq officiers, provoquant une remise en question des régimes de séparation entre appareils. Le protocole de sécurité impose une distance latérale et verticale minimale entre appareils, mais les manœuvres tactiques peuvent pousser aux limites de ces marges.

Le déroulé du crash et l’enquête en cours

L’accident s’est produit dans un secteur inhabituel pour l’entraînement, entre zones boisées et reliefs légers du Var. Selon les premières constatations sur le terrain, l’un des appareils s’est brisé en vol, tandis que l’autre a été retrouvé à plusieurs centaines de mètres, en flammes. Le nombre des victimes coïncide avec le bilan de 2018 : trois morts dans un engin, deux dans l’autre. Le parquet militaire de Marseille a confié le dossier à la section de recherches de la gendarmerie de l’air, coordonnant l’analyse des enregistrements radar, des boîtes noires (s’il y en a), et des témoignages des contrôleurs et pilotes présents. Les enjeux incluent la faisabilité du travail en binôme dans ces volumes, l’analyse des trajets radar et des échanges radio, l’examen des conditions météorologiques (vent, visibilité, turbulences près du lac), et l’état technique des appareils. Des prélèvements de restes et l’expertise mécanique vont tenter d’identifier si un défaut structurel ou une panne commune a participé à la collision. L’enquête, toujours en phase initiale, devra éclairer si des protocoles de séparation mal appliqués ou une surcharge cognitive au sein des équipages ont causé ce drame.

Impacts sur la sécurité opérationnelle et protocoles futurs

La répétition d’un accident comparable à celui de 2018 pose la question de la robustesse des protocoles de vol en formation. Il est probable que les autorités de l’armée revoient les zones autorisées pour les vols doubles, imposent des distances de vol plus sûres ou restreignent certains exercices à un seul appareil à la fois. Des experts techniques pourraient imposer des modifications sur les systèmes d’alerte de proximité, l’appui radar ou la communication automatisée entre appareils. L’EALAT pourrait également renforcer la formation initiale en simulation numérique, minimisant le temps passé en formation serrée réelle. Le recours à des vols réduits ou à des marges latérales de sécurité accrues seraient également envisageables. De plus, le moral des pilotes stagiaires et formateurs sera affecté : des sessions de débriefing psychologique sont attendues pour accompagner les personnels et maintenir l’efficacité opérationnelle. L’enquête pourrait influencer l’achat futur d’appareils avec des technologies embarquées avancées (radar collision, surveillance active), afin de réduire le risque de contact en vol.

Les risques et responsabilités

Cet incident révèle que l’entraînement militaire conserve un niveau de risque élevé, même à l’école. Quand la préparation au combat ou aux missions tactiques devient technique et exigeante, la frontière entre entraînement et situation opérationnelle se réduit. Il faut assumer que chaque exercice comporte un danger réel, y compris pour des pilotes expérimentés. La réaction des autorités, notamment la présence rapide de la ministre sur place, démontre une volonté de transparence et d’action. Pourtant, il est légitime de s’interroger si, après un accident similaire en 2018, les dispositifs mis en place ont réellement évolué ou si le système perpétue des pratiques dépassées. Une remise à plat audacieuse pourrait imposer une séparation stricte entre phases de formation avancées et exercices tactiques. Il est également crucial que des organes indépendants, comme le BEA‑É (Bureau d’enquêtes accidents de l’aéronautique d’État), interviennent dès maintenant pour garantir une enquête exhaustive, avec restitution aux familles et au public.

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